Il s’appelait Minouche et je ne me souvient plus exactement pourquoi il a été à un moment, dans le collimateur de mon père.
C’était il y a longtemps et à cette époque nous n’étions pas trop «animaux domestiques» dans la maison. Surtout après que mon père se soit fait mordre par le chien de ses parents au quartier Beauséjour. Mordre bien comme il faut, au point d’en avoir le doigt marqué et abimé.
Mahjouba, c’était la bonne qui vivait avec Mohamed son mari, dans une petite maison dans le jardin de la rue Sidi-Brahim.
Là, vous êtes en train de vous dire, ah ! les vilains colonialistes exploitant ces pauvres arabes qui n’ont pas beaucoup d’autres choix.
Pour atténuer votre ressenti, je dois dire qu’ils n’étaient pas si malheureux que ça, Mohamed avait un travail de coursier que lui avait trouvé mon père dans la boite où il travaillait. Il ne savait pas lire et pour apporter le courrier il retrouvait les adresses en mémorisant le numéro de la rue.
Nous n’étions pas pauvres mais pas si riches que ça. Mes parents ont débuté en habitant dans la medina, où habitaient juifs et marocains, car les loyers y étaient les moins élevés de Casablanca.
Revenons en au chat. Ça me reviens maintenant, il entrait dans la cuisine et piquait de la nourriture comme le font tous les chats. Mais cette fois devait être la fois de trop.
Donc décision fut prise de le chopper et d’aller le perdre suffisamment loin pour qu’il ne revienne pas.
Nous voici donc, avec le chat dans la malle, en route pour Dar Bouazza. Après avoir consulté Google Maps c’était à environ 21 km de la maison.
C’est tout ? Non bien sûr, l’histoire ne serait que sordide et sans intérêt.
Le chat a manqué, un temps, puis a été oublié.
Environ un an après, le voilà revenu. Minouche ! Minouche ! Mahjouba était aux anges !
Ce n’est pas la fin de l’histoire, malheureusement. Je ne sais plus combien de temps après son retour, il est mort, d’épuisement ou suite à une dénutrition ou les deux sans doute.
Nous avons essayé avec ma mère en 2014, de retrouver Mahjouba dans la partie de la médina qui n’avait pas été démolie pour agrandir la place de France, place des nations unies aujourd’hui. Ils avaient acheté un appartement « derrière les planches » mais impossible de retrouver l’immeuble dans le dédale des rues étroites.
Les temps changent
Souvenirs Insolites 
En fait le chat attaquait la cage où se trouvait l’oiseau de Minou……je pense que le problème venait de là mais cela ne m’étonnerait pas qu’en plus il volait de la nourriture.
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