Mon grand père nous racontait des histoires de Joffa en mélangeant français et italien et on écoutait avec attention.
Tout d’abord le contexte
Quand nous allions manger le dimanche chez mes grands parents, il fallait attendre que mon grand-père revienne du marché central où il se rendait à vélo, souvent pour acheter du poisson.
Après vérification avec Google maps, il y avait 4,8 km aller. En revenant, ma grand-mère devait nettoyer le poisson et seulement après on se mettait à table. Les enfants que nous étions n’en pouvions plus d’attendre !
Le plat classique du dimanche, les raviolis à la ricotta.
Parmi les raviolis fait maison, il y en avait toujours un plus gros que les autres remplit de coton et devinez qui le choisissait, le demandait… le patriarche.
Ma grand-mère était plutôt espiègle ! Elle aussi nous racontait toutes les bêtises qu’elle faisait avec sa soeur morte du typhus avec tout le reste de sa famille.
Mon grand-père lui c’était des histoires de Joffa, l’idiot du village en Sicile. Celui qui partait avec le porte sur le dos quand on lui disait : « Djofa prende la porta ».

Je vais essayer de raconter l’histoire du mari tombé dans le puits.
Un jour, la voisine de Joffa, fait appel à lui parce qu’elle croyait que son mari, qui n’était pas rentré de la nuit, était tombé dans le puits.
Alors Joffa fut attaché à une corde pour descendre dans le puits. Il faisait sombre au fond du puits, alors c’est au touché qu’il essaya de deviner qui se trouvait au fond du puits.
Question à la dame :
– votre mari était-il frisé ?
— non pas du tout répondait elle.
Question :
– votre mari avait-il des cornes ? (tuo marito aveva le corna?)
C’est sûr qu’à l’époque, la subtilité de la question passait très au-dessus de notre compréhension !
Réponse de la dame :
– heu… non !
Hésitation, la dame se sentait elle coupable ?
Il fallu remonter l’animal qui était tombé au fond du puits et ce n’était pas le mari qui devait batifoler je ne sais où et avec je ne sais qui, mais un mouton.

Autres histoires de Joffa
Dans le livre « Djofa le simple » de Marie Féraud il y a 14 contes de Sicile. Et comme d’habitude, chaque conte a des variantes, selon celui qui le raconte et les modifications qu’il a choisit d’y apporter.
Dans « Djofa et les cornes du Chante-la-nuit on retrouve tous les ingrédients de l’histoire de mon grand-père mais le fond de l’histoire est totalement différent.
Quels bons souvenirs! Pas étonnant que tu nous concoctes des recettes de cuisine! Des anecdotes qui ont le parfum de l’authenticité ! Encore! Encore!
J’aimeJ’aime
C’est étonnant, nous avons vécu les mêmes choses mais le ressenti n’est pas le même…
J’aimeJ’aime
Pourtant je n’ai rien inventé ni enjolivé… Les années transforment sûrement un peu.
J’aimeJ’aime